La dépendance ! c’est quoi !
Lorsque vous essayez d’arrêter de fumer, vous êtes irrité, vous manquez de concentration, vous avez des troubles du sommeil. Vous êtes anxieux et dépressif. Vous avez des envies récurrentes de fumer. La cigarette est omniprésente dans votre esprit. Bref, quand vous essayez d’arrêter le tabac, vous en souffrez. Vous savez que vous souffrez, en revanche, ce que vous ne savez pas, c’est pourquoi. Vous n’arrivez pas à pointer du doigt l’origine de votre souffrance. Cette souffrance relative à l’arrêt est liée en fait à 5 phénomènes qui s’entremêlent pour vous maintenir sous le joug de la cigarette. Chez Cigazero, nous avons organisé ces 5 obstacles en un pentagone que nous appelons le pentagone du tabac :
- La dépendance
- Le craving
- Le manque de motivation
- Les blocages psychologiques
- La mauvaise gestion de la reprise et de la rechute
Dans cet article, nous allons nous concentrer sur la dépendance. En concret, la dépendance, c’est quoi ? La dépendance correspond à l’impossibilité répétée de contrôler un comportement malgré la connaissance de ses conséquences négatives. En clair, même si vous savez que le fait de fumer vous tue, vous le faites quand même et vous n’arrivez pas à vous en empêcher. Ce phénomène englobe en fait trois aspects différents : il y a le volet physique, psychique et comportemental.
Le côté physique de la dépendance
La dépendance physique est liée à l’action chimique de la nicotine au niveau de votre cerveau. Quand vous vous privez de nicotine, les signes de manque apparaissent et ils vous rendent la vie dure jusqu’à ce que vous consommiez. Ce type de dépendance est difficile à vivre, mais paradoxalement facile à traiter. En effet, ce type de dépendance répond très bien aux médicaments et vous pouvez en être débarrassé au bout de 2 à 3 mois. C’est logique, puisque le problème est chimique, la solution elle aussi ne peut être que chimique. Plusieurs traitements existent mais on utilise surtout des patchs et pastilles de nicotine. C’est ce qu’on appelle la substitution nicotinique. On reviendra sur ce concept dans une vidéo dédiée car il y a encore beaucoup à dire là-dessus.
La dépendance psychique
Le deuxième type de dépendance est la dépendance psychique qui est beaucoup plus vicieuse. Elle est liée aux émotions. La cigarette est utilisée comme une béquille qui contrebalance la fluctuation des émotions au cours de la journée. En clair, quand vous êtes heureux, vous fumez plus. Quand vous êtes triste ou en colère, vous fumez plus également.
La dépendance comportementale
Le troisième et dernier type de dépendance est la dépendance comportementale, quant à elle, elle est liée à vos habitudes et à la gestuelle. La cigarette a tendance, au fur et à mesure, à se lier à la plupart de vos activités quotidiennes, aussi banales soient-elles. Si, par exemple, vous avez l’habitude de fumer en voiture quand vous vous rendez au travail à 8 h, cette habitude va se transformer en rituel. Dès que vous montez en voiture, votre cerveau est conditionné à allumer une cigarette. C’est très pavlovien.
Ces deux derniers types de dépendances nécessitent 6 à 12 mois pour en être débarrassés. Ils nécessitent un effort de déconditionnement. En consultation classique, on propose ce qu’on appelle les thérapies comportementales et cognitives (TCC). Ce terme peut sembler compliqué, au premier abord, c’est vrai. Toutefois, le but derrière ce type de thérapie est tout simple : c’est de vous amener à prendre conscience des circonstances qui vous poussent à consommer. Ces circonstances, qui prennent la forme d’habitudes, d’émotions ou de déclencheurs extérieurs, sont organisées en cercles vicieux qui entretiennent votre consommation. Dans d’autres vidéos, nous allons nous inspirer de ces types de thérapies pour vous aider à repérer vos cercles vicieux et les changer par des cercles constructifs.
La proportion de ces trois types de dépendance est variable d’un individu à l’autre, mais on estime que 20 % de la dépendance est liée à la dépendance physique. Ceci explique que, quand vous utilisez des patchs pour arrêter de fumer, vous ne prenez en charge que 20 % du problème. En clair, utiliser des patchs et des pastilles pour arrêter de fumer ne permet de traiter que 20 % de la dépendance. Cette dépendance, qui est elle-même un pilier parmi 4 autres qui vous font souffrir quand vous décidez de ne plus fumer.
